1. |
Quand les Hommes Tombent
04:58
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Que ce soit au fond d'une tranchée
Ou du haut d'une barricade
Les hommes au moment de tomber
Ont en tête le nom d'une femme
Ils sont leur père, leur fiancé,
Ou encore pire leur enfant
Elles n'ont d'autre choix que pleurer
Savent-elles dans cette vie de tourment
Que leurs amours mortes et enterrées
N'ont eu de pensées que pour elles
Icares aux ailes
Trop tôt brûlées
L'attente était insoutenable
Sur la muraille improvisée
Mais bientôt les chiens de Versailles
Briseraient leurs rêves de liberté
Dans la chaleur d'un mois de mai
Qui a fini en bain de sang
Deux pauvres gamines éplorées
Sanglotaient en se demandant
Pourquoi leur père se mourrait
Elles purent alors lire dans ses yeux
"C'est pour vous que
je me battais!"
Quand par un sinistre matin
Son fils quitta le foyer
Pour rejoindre la boue de Verdun
Elle n'osait imaginer
Qu'en défendant la soi-disant
Si mal nommée, Mère-Patrie
Marâtre mangeuse d'enfants
Il tomberait seul sous la pluie
Pendant des heures, agonisant
La poitrine criblée de balles
Et son dernier râle
Fut "Maman!!!"
Là-bas sur le front d'Aragon
Dans une tranchée de fortune
Il compte ses dernières munitions
A la lueur d'un croissant de Lune
Il pense à celle qu'il a laissée
A l'arrière si loin des combats
Et comme pour se réconforter
Il chante "Halza la bandera"
Et quand le fracas des mortiers
Se mit alors à retentir
Il nourrît un unique regret
Celui de ne savoir écrire
Et de coucher sur le papier
Un mot à celle qu'il aime tant
Car il devine qu'il va périr
Et en cet ultime moment
Il n'y a que l'amour qui l'inspire
Sut-elle que son doux amant
Pleura dans un dernier soupir
Sa fiancée de Barcelone
" Mi corazon
Je vais mourir!"
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2. |
Petit Porteur
05:00
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Comme t'en avais marre de trimer, et que tu rêvais de fortune
Tu as tout essayé pour t'faire un max de thunes
T'as joué au PMU, aux gratte-grattes au Rapido
Sauf que t'as tout perdu, et tu t'es mis ta banque à dos
Un jour tu t'es refait et t'as dit "Fini, les conneries!"
T'as trouvé l'truc parfait et dans la bourse t'as investi
R : Tu vénères Jean-Marc Sylvestre, comme un démiurge un prophète
Petit porteur, petit porteur
T'as mis à droite un pécule, et tel un fou tu spécules
Petit porteur, petit porteur
Mais quand la bourse est au plus bas, tu fais CAC40 sous toi
Petit porteur, petit porteur
Tu n'as pas peur du ridicule, tu n'vois même pas que l'on t'enc...ha! ha!
Petit porteur!
Maint'nant t'as un porte-feuille d'actions et d'obligations
D'la dèche t'as fait ton deuil et du fric ta religion
Tu marches avec des manières dès que tu croises des prolos
En oubliant qu'hier tu te trouvais dans le même bateau
Tu te prends pour un gros bonnet, ton argent est fin placé
Eurotunnel, Eurodisney, c'est sûr ça va grimper
R :
T'achètes le Figaro, mais seulement pour les pages saumon
T'es abonné aux Echos, tu te fournis chez Fauchon
Terminée la galère, finies les courses chez ED
Avec tes plans d'enfer, tu vas pouvoir boursicoter
Bientôt tu ouvriras un compte en Suisse, évidemment
A toi la vie d'pacha la Rollex avant 50 ans
R :
Puis la crise est arrivée avec son lot d'emmerdements
Eurotunnel, Eurodisney, c'était pas des bons placements
Tu t'es bien fait plumer et forcément t'as tout perdu
Voiture et appartement, tu t'es retrouvé à la rue
Alors tu t'es suicidé la tête serrée dans un pochon
Mais avec dignité car il venait de chez Fauchon
R :
Arrivé chez l'Barbu, tu flairais le bon pactole
T'avais déjà prévu d'investir dans les auréoles
Hélas pour toi Saint-Pierre en possède le monopole
Ca l'a mis en colère et d'une simple torgnole...
...il t'a projeté en Enfer directement devant Satan
A toi les bonnes affaires dans le bizness de charbon ardent
Sauf que le père Lucifer contrôle déjà le marché
Il s'est pas laissé faire et sans appel il t'a damné
T'as voulu jouer au rupin et te voilà cuit à point
Petit porteur, petit porteur
A défaut de flamber, tu te retrouves calciné
Petit porteur, petit porteur
Tu pouvais pas tomber plus bas, et pour toujours tu fais sous toi
Petit porteur, petit porteur
Comme quoi ça tue le ridicule, maintenant les diablotins t'enculent
Petit porteur!!!
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3. |
Fleur de Bitume
05:48
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J'aime à me promener sur le port, quand tombe le crépuscule
Tandis que la ville s'endort, j'observe les premiers noctambules
Mais la vraie raison pour laquelle, j'agis tel un somnambule
C'est pourquoi chaque soir croiser celle qui sur les quais déambulent
Beauté diaphane et enivrante
Fleur des pavés et du bitume
Elle dont le corps est une rente
Vendue aux pervers nocturnes
Elle étouffe un dernier sanglot et la nuit devient son manteau
Alors accoudé sur le môle, tapi dans l'obscurité
La tête embrumée par l'alcool, je la regarde racoler
Elle ne sait même pas qui je suis, je ne l'ai jamais abordée
Ce n'est pas encore cette nuit que j'oserai lui parler
Beauté diaphane et enivrante
Fleur du bitume et des pavés
Presque femme, adolescente
Vendue aux pires dépravés
Elle se pose sous un réverbère et la nuit devient son enfer
Aucun marin ne comprendra, ni ne pourra voir par mes yeux
La grâce de cette fille-là, qu'ils se payent pour une heure ou deux
Si je ne connais pas même son nom, je sais que je serais heureux
De poser mes lèvres sur son front, qu'elle soit putain m'importe peu
Beauté diaphane et enivrante
Fleur des pavés et du bitume
Qui chaque soir se met en vente
Mais quand je la vois sous la Lune
Elle est un bijou en or fin, et la nuit devient son écrin
Quand un soir elle n'est pas venu, j'eus beau chercher dans la pénombre
Je ne l'ai plus jamais revue arpenter ces ruelles sombres
J'appris plus tard dans un troquet, un bouge sordide et immonde
Qu'un hareng avait envoyé un de ses tapins dans la tombe
Beauté diaphane et enivrante
Fleur du bitume et des pavés
Ma petite soeur, mon amante
Je t'imagine agoniser
Et je te vois sur ce quai seule, quand la nuit devint ton linceul
Les semaines, les mois ont passé, je ne traîne plus sur le port
Depuis j'essaye de t'oublier, mais avec toi je suis mort
Ma soif de vivre a disparu, et parfois même j'envie ton sort
Tu ne m'a jamais connu pourtant je t'ai aimée si fort
Beauté diaphane et enivrante
Fleur des pavés et du bitume
Aujourd'hui encore tu me hantes
Comme tous les soirs de coutume
Tu te rappelles à ma mémoire, et la nuit devient mon cauchemard
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4. |
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Si certains croient avoir déjà vu au journal de PPD
Les pires horreurs d'ici-bas en direct à la télé
Pas besoin de petit écran, il suffit juste de s'arrêter
Devant une cour de récré, au milieu d'un jardin d'enfants
Le tout est de bien observer sans passer pour un pédophile
Ces charmants bambins si parfaits aux allures de poupées fragiles
Faites comme si vous n'étiez pas là, guettez bien leur petit manège
Les enfants ne sont pas blancs comme neige, déjà ils nous emboîtent les pas
Voyez ce garçon efféminé, celui qui ne traîne qu'avec les filles
Se faire traiter de PD parce qu'il refuse de jouer aux billes
Et là 3 grands de CM1 le retiennent face contre terre
Lui font subir une mise à l'air sous les rires de leurs copains
Pas place pour la déficience
Au sein d'une cour d'école
Cet enfant-là n'a pas de chance
Car on le surnomme gogol
Voilà qu'il mange des vers de terre
C'est vrai qu'c'est pas apétissant
Mais est-ce une raison vraiment
Pour que les autres lui jettent des pierres?
Et ce poulpiquet toujours triste, qui ne parle jamais à personne
Quel douloureux secret l'habite? Il attend que la cloche sonne
Parce que les autres ne veulent jamais, en aucun cas jouer avec lui
Ca serait la honte d'être son ami, alors ils préfèrent l'éviter
Que croyez-vous que tout ça donne, une fois la puberté passée?
des pétasses, des cons et des cognes, des chéfaillons, des députés
Des militaires et des racistes, des qu'écrivent des lettres anonymes
Et que seul la haine anime, homophobes ou antisémites!
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5. |
Le Manège de l'Ankou
05:48
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Laissez-moi me présente
Même si vous connaissez
Car le jour de se rencontrer
Viendra plus vite que vous ne le pensez
Alors écoutez cette chanson
Elle vous évitera des surprises
C'est pas le genre de la maison
De mentir sur la marchandise
Vous me donnez nombre de noms
Chacun y va de son sobriquet
celui que je préfère est en breton
Moi c'est l'Ankou, enchanté!
R : Chacun son tour les amis
N'oubliez pas votre ticket
Attrapez la queue du Mickey
Et profitez-en c'est gratuit
Je ne fais pas de différence
Ni âge, ni sexe, ni couleur
N'ont pour moi d'importance
Car la Mort a ses valeurs
Vous me rétorquerez sûrement
Que je montre quelques penchants
Pour les pauvres et les bronzés
Mais permettez-moi d'affirmer
Que ce n'est pas de mon ressort
Je ne sélectionne pas mes morts
C'est vous qui me les fournissez
Voyez vos guerres et vos charniers!
R :
Enfin, quand je dis gratuit
Bien sûr ça dépend pour qui
Pas pour vos héritiers en pleurs
Qui devront banquer pour les fleurs
Pour le cercueil, la mise en bière
La concession, la crémation
Et en plus des pompes funèbres
Il y a les frais de succession
'Pouvez m'avoir en horreur
Mais ce sont eux les vrais voleurs
Ils s'engraissent grâce au malheur
Plus salaud que ça tu meurs!
R :
Désormais vous me connaissez
Nul besoin de me présenter
mais j'ai plaisir à vous annoncer
Qu'arrive le jour de se rencontrer
Profitez de cette chanson
Elle vous évitera des surprises
C'est pas le genre de la maison
De mentir sur la marchandise
Vous me donnez nombre de noms
J'les connais pas tous, y en a trop
celui que je préfère est en breton
Moi c'est l'Ankou, à bientôt!
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Buffet Froid Saint Nazaire, France
"Buffet Froid est un plat de swing qui se mange show, nappé de rock’n’roll légèrement saupoudré d’accents bréliens. En
accompagnement, une généreuse portion de nervosité originale contrôlée, servie avec une harmonie rouge garance à la fois ronde et tannique.
Même si la mélancolie, voire la tristesse, sont du repas, l’ironie constitue leur arme de dégustation massive"
Sof, Benj, R-1, Bouba
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